Anatomie
Une articulation est constituée de deux parties osseuses recouvertes de cartilage articulaire (surface parfaitement lisse) permettant le bon glissement. L’articulation de la hanche est constituée par une partie spécifique et articulaire du bassin (cotyle) et de la tête du fémur. Cette articulation est particulièrement bien congruente grâce à un emboitement précis des deux pièces articulaires.
Lorsqu’il existe un défaut de congruence on parle de dysplasie de la hanche. A l’inverse, l’articulation peut être trop refermée sur elle même, limitant l’amplitude.
Néanmoins la tête du fémur peut être plus ou moins bien recouverte par le cotyle ( protrusion acétabulaire etdysplasie)
L’articulation de la hanche répond à des contraintes mécaniques importantes, ainsi une malformation de cette articulation a des répercussions avec une usure prématurée.
La hanche normale
Cette notion répond à des notions radiologiques et plus exactement à l’absence des signes pathologiques. Habituellement, la tête du fémur est correctement couverte et l’angle du col fémoral est dans une fourchette de valeurs normales.
Coxa valga
Pendant longtemps, la déformation est méconnue car non douloureuse. Après quelques années, l’excès de contraintes entraîne une décompensation douloureuse. Les douleurs se situent au niveau de l’aine et sont proportionnelles aux efforts. La réalisation d’une coxométrie confirme le diagnostic de coxa valga, et permet de dépister d’autres malformations de la hanche ou une arthrose débutante.
Chez un patient jeune et si la hanche n’est pas arthrosique, il est possible de corriger la déformation grâce à une ostéotomie. Si la coxa valga est décelée tardivement, la prothèse sera le seul recours chirurgical possible.
Dysplasie
Ces symptômes surviennent souvent chez des sujets jeunes, sans véritable facteur déclenchant, ni traumatisme. Une prise de poids récente explique l’apparition des douleurs. Parfois, c’est la grossesse qui décompense la dysplasie.
A l’examen clinique, la hanche conserve ses mobilités et apparaît même parfois excessivement souple.
La coxométrie fait le diagnostic de la dysplasie cotyloïdienne, en montrant une insuffisance de couverture de la tête fémorale.
La chirurgie de la dysplasie est une chirurgie conservatrice. Elle vise à corriger la malformation anatomique de la hanche, pour préserver l’articulation, et éviter la prothèse. Plusieurs intervention existent : butée osseuse, ostéotomie péri acétabulaire,…
Lorsque la dysplasie de hanche est diagnostiquée tardivement, la présence d’une arthrose rend toute chirurgie conservatrice impossible. Il est alors nécessaire d’implanter une prothèse totale, et de greffer l’insuffisance osseuse du bassin pour que la prothèse soit correctement couverte.
Protrusion acétabulaire
Des douleurs mécaniques s’installent progressivement, au niveau de l’aine ou de la fesse, limitant les activités. L’examen objective les douleurs et constate une diminution des mobilités articulaires.
La radiographie confirme le diagnostic de protrusion acétabulaire, mais l’arthrose passe souvent inaperçue car elle est localisée de façon inhabituelle. En cas de doute, un test d’infiltration anesthésique sous contrôle radiologique confirme la souffrance articulaire.
Il n’existe pas de possibilité chirurgicale de corriger cette malformation complexe. En cas d’arthrose évoluée, l’implantation d’une prothèse totale de hanche est proposée. L’implantation doit permettre de latéraliser la hanche protruse, ce qui peut nécessiter une greffe osseuse complémentaire.
Conflit de hanche
Le conflit fémoro acétabulaire est la répétition de micro traumatismes de hanche lors des mouvements amples.
Ce syndrome entraîne des douleurs de hanche chez le sujet jeune, souvent sportif (sport de combat de pieds par exemple). La douleur est au niveau de l’aine. La gêne occasionnée peut être invalidante. La position assise prolongée peut être difficile et les mouvements amples de hanche sont mal supportés. Il existe également parfois des craquements dans la hanche.
L’examen de la hanche objective une certaine raideur, en particulier dans des mouvements de rotation interne.
La radiographie peut sembler normale, mais certains signes subtils témoignent de malformations mineures, favorisant les microtraumatismes dans les mouvements extrêmes de hanche. Parfois, la forme de la tête fémorale est manifestement anormale, ovalisation ou présence d’une proéminence. L’analyse précise de la hanche, par un arthro-scanner ou par une arthro-IRM, montre habituellement des lésions du cartilage et du labrum acétabulaire causées par le conflit.
La modification du mouvement en cause ou l’arrêt du sport peut permettre de traiter le conflit de hanche. Si cela ne suffit pas, une arthroscopie visera à traiter les lésions et à corriger les malformations existantes. En cas de conflit évolué, au stade d’arthrose, l’implantation d’une prothèse de hanche est nécessaire. Techniquement, il faut veiller à ce que la prothèse ne rencontre pas des problèmes de conflit comme la hanche en rencontrait.